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Les territoires sont à la fois une construction sociale et une matérialité observée par différents champs disciplinaires. Cette interdisciplinarité large constitue un front pionnier difficile mais nécessaire. Une autre frontière à dépasser est celle qui, trop souvent, éloigne les chercheurs des acteurs du développement territorial. Les données territoriales constituent un des domaines par lesquels ces confrontations sont rendues fécondes. Le deuxième colloque du CIST se propose de défricher ces nouveaux fronts en invitant à explorer six thématiques prioritaires.

Thématique 1 – Données locales, données citoyennes, demande sociale

La décentralisation des données, à la fois dans leurs productions, leurs recueils et leurs usages, modifie en profondeur les relations entre chercheurs, citoyens et acteurs du développement territorial. Ce thème porte notamment sur la profusion de données produites à l’échelle individuelle, les nouveaux modes de recueil et de traçabilité de ces données (données citoyennes, données Internet…) ; les outils de traitement et de représentation des données territoriales permettant d’animer le débat public ; les nouveaux rapports de pouvoir liés à la disponibilité de ces données (open data…) ; les sciences participatives…

Thématique 2 – Intégrations régionales et cohésion territoriale : regards croisés

Les dynamiques d’intégration et parfois de désintégration régionale affectent la cohésion des territoires : remise en cause du cadre national, connexion directe du local à l’international, accent mis sur le transfrontalier, constitution de nouveaux territoires (macro-régions…). Ce thème comparera par exemple des territoires régionaux d’Europe, de Méditerranée, d’Amérique latine et d’autres régions.

Thématique 3 – Mobilité, territorialité, territorialisation : approches critiques

La révolution de la mobilité et la contraction de l’espace-temps sont maintenant bien étudiées. On a plus de mal à saisir, à l’échelle nationale comme internationale, les inscriptions spatiales multiples des individus et leurs effets sur les territoires. On s’interroge notamment sur les nouveaux rapports entre distance spatiale et proximité sociale. Par ailleurs, la mobilité des capitaux et des entreprises induit la création de nouveaux territoires, mouvants et pluri-scalaires, qui défient la cohérence des territoires locaux. Dans certains secteurs d'activité à forte empreinte spatiale comme par exemple l'agriculture ou les activités extractives, on observe des réactions identitaires fortes mobilisant le territoire comme argument.

Thématique 4 – Science des territoires : les fronts pionniers de l’interdisciplinarité

La science des territoires se positionne à l'interface entre plusieurs grands domaines scientifiques. Des enjeux sociaux majeurs à dimension territoriale obligent à avancer sur ce front pionnier de l’interdisciplinarité et favorisent un dialogue large entre sciences sociales, science de la vie et de la terre, sciences de l'ingénieur… Quelques pistes privilégiées sont suggérées : l'analyse de la dimension territoriale des risques ; les interactions entre santé, vieillissement et mobilité ; les échelles territoriales de la transition énergétique…

Thématique 5 – Images des territoires : media, représentations

La question des territoires est indissociable de la question de leur image. L’image des territoires conditionne leur dynamique et agit de manière rétroactive sur leur représentation et les politiques publiques qui s’y inscrivent. Ces rétroactions sont particulièrement explicites par exemple lors de la survenue de catastrophes, dans les pratiques de marketing territorial, dans la conduite de politiques territorialisées…

Thématique 6 – Des Systèmes d’Information Territoriale au service de nouvelles problématiques scientifiques ou pratiques sociales

À la vision spatiale de portions d’espaces précisément localisées par leurs coordonnées géographiques de latitude et longitude (SIG) s’oppose désormais de plus en plus une vision territoriale de lieux identifiés par des toponymes caractérisés par des localisations imprécises et des contours flous (SIT). Comment faire entrer dans ces systèmes – souvent figés – de l'information dynamique sur l'action (acteurs, perceptions, flux et transferts…) qui caractérise les territoires ? Comment développer des modélisations intégrant différents niveaux d’organisation ?

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